L’histoire des événements Indie Chefs Week

Grover Smith a étudié en économie et en gestion immobilière, mais une fois qu’il a découvert sa passion pour les arts culinaires, il n’est jamais revenu en arrière.

Établi à Houston maintenant, il gère plusieurs restaurants texans primés dont Bernadine’s, Pass & Provisions et Foreign & Domestic. Toutefois, l’une de ses plus grandes réussites à ce jour s’étend bien au-delà du Texas : il s’agit des événements Indie Chefs Week.

Nous nous sommes entretenus avec Grover Smith pour savoir en quoi consiste les événements Indie Chefs Week et en quoi l’atmosphère communautaire qui y règne diffère de celle des compétitions culinaires.

Quel est l’élément moteur des événements Indie Chefs Week?

La première édition est née d’une volonté de faire se rencontrer des chefs de toute l’Amérique du Nord qui commençaient à être connus sur les réseaux sociaux. Avec l’avènement de Twitter, certains restaurateurs ont utilisé leur compte comme un outil de relations publiques et, tout d’un coup, on a découvert des chefs talentueux dont on n’avait jamais entendu parler qui officiaient dans des villes peu connues pour leur gastronomie. On a donc voulu rassembler tous ces chefs pour les rencontrer et échanger avec eux. Et c’est ainsi que l’événement est devenu une sorte de « colloque récréatif » culinaire et aussi une grande fête. 

Ce qui qui nous a aidés à lancer Indie Chefs Week, c’est la culture axée sur la célébrité et les relations publiques qui avait fait son entrée dans le secteur de la gastronomie. Chaque fois que j’allumais la télévision ou que je lisais un magazine, un journal ou un site Web culinaire, je voyais 15 à 20 chefs passer en boucle. Loin de moi l’idée de dénigrer ces chefs. Ils ont investi du temps, fait des efforts et autant, voire plus, de sacrifices que d’autres chefs qui participent à Indie Chefs Week. Mais la gastronomie fait l’objet d’une telle couverture médiatique aujourd’hui qu’il n’y a pas de raison pour que tous les chefs n’en profitent pas pour se faire connaître. C’est ce qu’on voulait les aider à faire.

Expliquez-nous comment vous sélectionnez des chefs talentueux et prometteurs pour participer à vos événements Indie Chefs Week annuels. Les réseaux sociaux jouent-ils un rôle dans votre recherche de talents?

À l’origine, les réseaux sociaux étaient la principale source de talents, car c’était la raison pour laquelle on avait créé l’événement. Puis petit à petit, on a voulu élargir la portée de nos événements et on a demandé des recommandations à d’autres chefs. On a interrogé d’anciens participants ou coéquipiers et toutes les personnes qu’on connaissait dans le milieu. 

Net Elliott s’est toujours montré précurseur sur cet aspect, et comme il avait beaucoup travaillé à New York et à Portland, il s’est appuyé sur le réseau qu’il avait dans ces villes. En fait, même si les réseaux sociaux peuvent beaucoup aider, on ne peut pas vraiment connaître le niveau d’un chef sans avoir goûté à ses plats, découvert son histoire et son éthique de travail et vérifier qu’il a réellement appris à cuisiner.

Pendant un événement Indie Chefs Week, les chefs préparent un repas tous ensemble. Comment vous y prenez-vous pour créer les menus de ces événements?

En dehors de l’organisation que demande la tenue d’un événement comme celui-ci et du fait qu’il faille s’assurer que les coûts des produits cuisinés restent acceptables, il n’y a pas de limites. Pour tous les repas, on laisse les chefs préparer ce qu’ils veulent. Les chefs commencent par nous proposer leur plat et on affiche le descriptif du plat sur un forum qui permet à tous les participants au souper de voir ce qui sera au menu. 

Ensuite, on organise l’ordre des plats de façon à ce que le repas se déroule de façon agréable pour les invités. Si on trouve qu’il y a trop de protéines au menu ou que l’ordre des plats est illogique, on demande aux chefs de faire des changements.

Pour le souper collaboratif, on forme nous-mêmes les équipes. L’objectif est de mettre en équipe deux chefs qui ont des styles radicalement différents pour créer de la magie et de l’originalité en cuisine. Nous présentons les chefs l’un à l’autre par courriel environ une semaine avant l’événement et nous les laissons décider du menu. La suite du processus est semblable au déroulement des autres repas : les chefs nous proposent leur plat et nous affichons le descriptif des plats sur le forum pour que les chefs puissent voir le menu complet et s’assurer qu’il soit cohérent.

Comment choisissez-vous les épices et les assaisonnements que vous achetez pour les événements Indie Chefs Week?

En général, on sait déjà ce dont on va avoir besoin bien à l’avance. Au fur et à mesure qu’on reçoit les idées de plats des chefs, on ajoute les épices nécessaires sur une liste. 

Nous sommes associés à McCormick, cela simplifie beaucoup l’étape des commandes. Quand on organise ces événements dans un restaurant, en général il y a déjà beaucoup d’ingrédients sur place et nous n’avons pas à en ajouter beaucoup. Quand les événements se déroulent ailleurs que dans un restaurant, comme avec Vice Media, il est très utile d’acheter presque toutes les épices et tous les assaisonnements auprès d’un seul fournisseur. Et bien sûr, c’est mieux de savoir où trouver des produits de grande qualité.

Qu’est-ce qui est prévu pour le prochain Indie Chefs Week? Et où espérez-vous voir grandir ces événements à l’avenir?

On est en train de planifier les deux prochaines années et on a beaucoup d’idées sur les façons de faire évoluer et grandir les événements sans le détourner de leur mission d’origine.

Je crois que notre premier objectif est de faire évoluer l’expérience des chefs assistants de façon à ce qu’ils apprennent davantage lors de ces événements tout en enrichissant l’expérience des participants au repas. On aimerait aussi essayer de nouveaux marchés et trouver un moyen d’impliquer plus de chefs, même si cela ne veut pas dire que tous cuisineraient pour le repas. Nous avons hâte de savoir ce que l’avenir nous réserve!

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